Les jardins du château d’Angers

Entre histoire, innovation et développement durable, les jardins du château d’Angers sont un reflet du patrimoine végétal de l’Anjou.

Les jardins vus depuis la terrasse de la porte des champs © J-P Delagarde / CMN 

L’empreinte historique

Bien que construit par Blanche de Castille et Saint Louis, le château d’Angers est fortement marqué par les aménagements réalisés par les ducs d’Anjou, notamment le dernier d’entre eux, le roi René (1409-1480) qui voulait faire de l’Anjou « le jardin de la France ».
René est considéré comme un précurseur de l’horticulture en Anjou. Tout au long de sa vie, il est passionné par les plantes et les jardins. 
Il fait cultiver la vigne et importe en Anjou des essences méditerranéennes et semble y avoir introduit la rose de Provins, l’abricotier, le micocoulier, le muscat, les anémones...

Et aujourd’hui ?

Le château d’Angers recèle différents jardins qui ont été réinstallés depuis les années 1950. 

Ils ont bénéficié récemment d’un partenariat avec les entreprises du pôle de compétitivité Végépolys, Terre des Sciences et le Lycée Horticole d’Angers Le Fresne qui a permis leur embellissement dans une démarche à la fois historique et novatrice en associant les variétés anciennes et nouvelles. 

De plus, pour l’entretien de ce vaste espace naturel (20 000 m²), le château s’est engagé dans une démarche de développement durable et de préservation de la biodiversité en privilégiant l’utilisation d’outillage électrique et la lutte biologique : utilisation d’insectes comme les chrysopes, expérimentation pour la lutte contre la pyrale du buis avec des micro-guêpes etc. Le château est labellisé « Refuge de la Ligue de Protection des Oiseaux » (2014) et « Refuge chauve-souris » (2017) et abrite depuis 2011 un rucher.

Mais il y a aussi des végétaux cachés : sculptés sur les façades ou encore sur les culots (retombées) de voûtes des bâtiments (châtelet, logis royal, tours…), tissés et présentés ici sur la plus grande tapisserie médiévale historiée : la tapisserie de l’Apocalypse, chef d’oeuvre de l’art médiéval.

  

Détail d'un motif sculpté sur le mur de l'escalier du logis royal  © C. Rose/CMN 

   

Troisième sceau : le cheval noir et la famine, détail des arbres à droite de la scène
© A. Ruais/CMN

Panorama des jardins

Explorez les jardins du château !

 

Le jardin régulier (A) composé d’ifs, pelouses et buis, occupe la cour principale. 
  

Jardin régulier © C. Rose/CMN 

Une plate-bande située près de la chapelle (B) est plantée d’espèces ornementales adaptées à un sol de type terre de bruyère et à une exposition nord-est : Camélia, Calluna, Erica et Daphne. 

Sur les remparts nord, le jardin suspendu (E) est composé de plates-bandes de formes géométriques. Il est planté d’espèces médicinales, aromatiques, condimentaires, tinctoriales, maléfiques et mellifères. La plupart de ces plantes étaient connues au Moyen Age et certaines sont représentées sur la tenture de l’Apocalypse que le château abrite. 
  

Jardin suspendu © J-P Delagarde / CMN 

Le jardin du Logis royal (C) est planté de différentes espèces et variétés d’Hydrangea. D’origine ancienne ou récente, ces variétés sont produites par des entreprises de la région. Le genre Hydrangea, d’origine asiatique et américaine, est composé de 23 espèces. La plus répandue en Europe est Hydrangea macrophylla ou hortensia, originaire du Japon. 
L’hortensia constitue une production majeure en Anjou.
  

Jardin devant le logis royal © J-P Delagarde / CMN 

Un jardin de genêts a été planté sur le talus sud et la roseraie (D), située à proximité de la galerie de la tapisserie de l’Apocalypse, fait l’objet d’une étude pour un réaménagement.
  

La roseraie © J-P Delagarde / CMN 

La vigne (F) témoigne du goût du roi René pour les vignes et de l’importance du vignoble du Val de Loire, 3ème vignoble français. Le cépage est le chenin, un raisin blanc. 
  

Rangées de vigne © J-P Delagarde / CMN 

Le jardin potager (G) est composé de plates-bandes et de plessis. Il est planté d’espèces légumières et fruitières, de petits fruits et d’une prairie fleurie médiévale. Installé sur une terrasse des remparts du front nord (côté promenade du Bout du Monde), visible depuis le chemin de ronde, le jardin potager présente la particularité d’être assez difficile d’accès. Dans le cadre de la convention avec le lycée du Fresne, le château d’Angers a accueilli les étudiants pour un chantier école en aménagement paysager fin 2016. Ils ont réalisé les relevés topographiques du potager, la création des allées avec la pose de toiles tissées et de paillage ardoise, la fabrication et la mise en place de plessis, l’apport de terre, le déplacement ou la plantation des végétaux. Avec le mécénat des entreprises angevines Faliénor Premier tech (substrats et supports de culture, à Vivy) et La Ferme de Sainte-Marthe (semences, plants et graines Bio à Brain-sur-l’Authion), ils ont redonné tout son relief à ce potager. 
  

Plessis et allées du potager, P. Binder © CMN

Pour aller plus loin : 

- Jean-Luc Gaignard, "Du Roi René à VEGEPOLYS, les plantes naissent et fleurissent en Anjou", Co-édité par Terre des Sciences, Terra Botanica et VEGEPOLYS. 
En vente à la librairie du château.

- L’album-reportage de Regards, la banque d’images en ligne des monuments

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