Histoire
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Au château d’Angers, 6000 ans d’Histoire nous contemplent ! Découvrez la longue vie de la forteresse de l’Apocalypse, un monument emblématique de l’Anjou au cœur de l'histoire de France. Retour vers le Moyen Âge... et au-delà !
Idéalement situé sur un promontoire qui domine la rivière Maine quelques kilomètres en amont de sa confluence avec la Loire, le site du château d’Angers a su séduire les bâtisseurs bien avant le Moyen Âge !
Les constructions les plus anciennes à cet emplacement remontent à la Préhistoire ! Le site est aussi prisé par les Gaulois pour la défense, puis par les Romains qui y installent le cœur de la ville antique.
Le site du château témoigne en fait des origines les plus anciennes de la ville d'Angers !
Au IXe siècle, Angers connaît une menace venue du nord, et par bateau... : les Vikings ! Avec leurs célèbres drakkars, commandés par leurs chefs Ragnar Lodbrok et Bjorn Cote de Fer, ils ont déjà pris plusieurs fois la ville.
Pour leur résister, le roi de France Charles le Chauve décide en 851 d'installer un comte sur le promontoire : c'est l'acte de naissance du château !
Ces représentants du roi vont petit à petit prendre leur indépendance. Ils fondent des dynasties puissantes qui dépassent le seul territoire de l'Anjou. L'un d'eux, Foulque V, deviendra même roi de Jérusalem !
Last but not least : les Plantagenêt sont les derniers des comtes d’Anjou. Par d'heureuses alliances matrimoniales, ils deviennent au XIIe siècle... rois d'Angleterre !
Eh oui ! Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre, popularisés par la légende de Robin des Bois, étaient avant tout des princes angevins ! Ces fils de la puissante Aliénor d'Aquitaine régnaient alors sur un territoire s'étendant de l'Écosse aux Pyrénées. Attachés à la région, certains d’entre eux reposent près d’ici, à l’Abbaye royale de Fontevraud.
Leur palais comtal d’Angers, dont il reste aujourd’hui d’impressionnants vestiges à l’intérieur du château, était l'un des plus fastes de l'Ouest.
Un voisin aussi puissant n'est pas pour plaire au roi de France Philippe Auguste. Les rois capétiens mènent sièges et batailles pour récupérer les terres de l'Ouest aux Plantagenêt. Pour Angers, c'est chose faite en 1206.
Jusqu’alors cœur de l'empire des rois d'Angleterre, l'Anjou est maintenant la frontière du royaume de France. Une frontière qu’il faut protéger !
La reine Blanche de Castille qui assure la régence du royaume pour son fils Louis IX, futur saint Louis, ordonne dans les années 1230 l'édification d'une forteresse gigantesque.
Ce nouvel édifice englobe l'ancien palais comtal et quadruple sa surface. Pour ce faire, on rase même un quartier entier de la Ville ! 17 tours, de profonds fossés, des éléments défensifs ingénieux... et même des décors sculptés dans les salles des gardes !
La forteresse de Blanche est la plus forte de France et le chantier est colossal !
Aux XIVe et XVe siècles, le château est habité par des princes puissants de la famille royale de France : les ducs d'Anjou. Ils font édifier de splendides bâtiments de style gothique flamboyant au centre du château qu'ils rénovent.
Amoureux des arts, ils commandent des œuvres comme la gigantesque tapisserie de l’Apocalypse et installent à Angers une vie de cour florissante.
Leur héritage artistique est plus impressionnant que leurs réussites politiques. Car à la guerre, les ducs ne sont pas en veine ! Héritiers des royaumes de Naples, de Sicile et de Jérusalem, les Anjou tentent de contrôler ces terres lointaines, mais en vain.
Louis Ier y laissera sa vie, le roi René sa fortune.
Souvent moins connues que les hommes de leur famille, les duchesses d'Anjou et leurs filles redorent pourtant le blason familial ! C'est Yolande d'Aragon, la mère du roi René, qui organise l'épopée de Jeanne d'Arc et met fin à la guerre de Cent Ans en permettant le couronnement de son gendre, le roi Charles VII !
Après le rattachement de l’Anjou à la couronne et le départ du roi René pour la Provence, le château est redevenu simple lieu de garnison royale. Il est une nouvelle fois la cible d'attaques à la fin du XVIe siècle. Mais cette fois, l'ennemi est intérieur...
Les guerres de Religion agitent le royaume et le château est pris deux fois par les Huguenots en 1580. Le roi de France Henri III ne fait pas dans la dentelle : il ordonne de raser la forteresse !
Elle est finalement réaménagée par son gouverneur Donadieu de Puycharic : les archères sont élargies pour devenir des canonnières, on décoiffe les tours, on crée des plateformes d'artillerie.
C'est cette remise au goût du jour drastique qui donne au château d'Angers l'allure qu'on lui connaît aujourd'hui !
Mise à part une épisodique visite de François Ier en 1518, cette fois, la vie de château, c'est bien fini !
De Louis XIV à Napoléon III en passant par la Révolution française, la forteresse servira désormais essentiellement de lieu de casernement ou de prison.
Parmi les enfermés, certains sont restés célèbres, comme Nicolas Fouquet. Ce ministre de Louis XIV est embastillé à Angers en 1661, sous la conduite d'un certain... D'Artagnan !
D'autres, plus anonymes, sont mis aux fers pour différentes raisons : otages de guerre, prisonniers politiques, de droit commun ou même malades psychiatriques...
Tous ont laissé sur les murs du château des traces de leurs passages. Messages énigmatiques, dessins, noms, dates... Ces graffitis témoignent d'une histoire sombre et souvent méconnue du monument.
Le château est classé Monument Historique en 1875. Alors qu'il est encore sous autorité de l'Armée, il est décidé en 1936 qu'il sera transféré à l'administration des Beaux-Arts. Mais la guerre retarde son ouverture au public.
Le 4 août 1944, la Libération de l’Anjou a commencé : les bombes des Alliés pleuvent sur la ville. Au château, qui hébergeait une base allemande, les dégâts sont considérables.
Alors, comme partout en France, il faut reconstruire. On aménage le site pour la promenade, on plante des jardins, on restaure les bâtiments. On lance aussi un chantier phénoménal : une galerie contemporaine monumentale dédiée à exposer et conserver une œuvre qui l'est tout autant : la tapisserie de l'Apocalypse du duc Louis Ier.
En 1948, le monument accueille ses premiers visiteurs. La galerie de l'Apocalypse ouvre 6 ans plus tard. Cela faisait près de 500 ans que la tapisserie avait quitté le château !
Aujourd'hui, le château d'Angers est un îlot de verdure en plein cœur de ville. Roseraie, jardin des simples, jardin régulier, jardin d'hortensias...
Le végétal est omniprésent ! Il rappelle l'histoire du site mais aussi le terroir angevin, entre vignobles et innovation horticole.
Le Domaine national du château d'Angers expose toute l'année la tapisserie de l'Apocalypse, un chef-d'œuvre inscrit à l'UNESCO. Il conserve aussi dans ses réserves le trésor de tapisseries de la cathédrale d'Angers.
Dans le logis royal, des espaces d'interprétation du patrimoine avec des maquettes et des vidéos, ainsi que des expositions temporaires vous attendent.
Domaine national du réseau du Centre des monuments nationaux, le château accueille plus 260 000 visiteurs par an auxquels il propose tout au long de l’année des événements et des animations, pour apprendre, s’émerveiller... et rêver en grand !