Environnement

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Protéger la biodiversité : l'autre mission du monument

Chauve souris Oreillard roux volant dans la nuit

En plein cœur de ville, le château d'Angers est un écrin pour la vie sauvage. Découvrez la faune et la flore vivant dans le monument et les actions de préservation de l’environnement mises en place par le château et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) Anjou.

En plein vol !

Les oiseaux du roi René

39 espèces d’oiseaux ont été vues ou entendues au château. Voilà qui aurait ravi le roi René qui aimait les volatiles ! 

Parmi ces espèces, 18 sont nicheuses sur l’ensemble du site, parfois dans des lieux insoupçonnés ! Sur les remparts, les espèces dites qui cavernicoles  comme le martinet noir et le moineau domestique, trouvent leur bonheur dans les anfractuosités creusées dans le bâti par le temps.   

Chez les rapaces, le faucon nous fait aussi l’honneur de sa présence. Le crécerelle niche dans le château et le pèlerin vole aux alentours. D’autres espèces, comme la chouette hulotte ou l’effraie des clochers viennent chasser dans les jardins du château. Peut-être un jour seront-elles nicheuses… 

Découvrir René le Magnifique, de l'histoire à la légende

Faucon crécerelle en vol.

© Fabrice Cahez / LPO

Les mal-aimées... Et si on se réconciliait avec les chauve-souris ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le château d’Angers n’abrite pas de grosse colonie de chauves-souris, comme le château d’Azay-Le-Rideau. Néanmoins, 4 espèces occupent régulièrement le monument, et à toutes les saisons. 

En hiver, les pipistrelles communes et les oreillards hibernent dans les fissures des remparts. En été, les chauves-souris volent dans les fossés et dans les rues de la cité pour aller chasser les insectes, leur aliment principal. 

Entre deux blocs de tuffeau on aperçoit les ailes repliées et le duvet brun d'une chauve-souris en hibernation
Chauve-souris pipistrelle hibernant entre deux blocs de pierre, vers l'entrée du monument.

© Théophile Tusseau / LPO Anjou

chauve souris en vol

Le saviez-vous ?

Par nuit de chasse, une chauve-souris mange l’équivalent d’un tiers de son poids ! On estime même qu’une chauve-souris de taille moyenne est capable de manger 60 000 moustiques en un été ! Plutôt utile, non ?

En savoir plus avec la LPO

Un îlot de verdure

Laisser la nature prendre sa place...

Avec 150 espèces différentes, les plantes sont reines au château ! Ce sont elles qui sont les plus représentées parmi le vivant. 

Les remparts abritent une flore spécifique, comme des espèces de fougères. Les joints à la chaux et la gestion douce de ces surfaces sont impératifs pour la préservation de la plupart de ces plantes. 

Des orchidées sauvages ont même été repérées à l’intérieur de l’enceinte... 

Découvrir le charme discret des orchidées sauvages

Plantes poussant à même la roche
Sédum poussant sur la roche des remparts du château.

© Ville d'Angers - Communication et relations internes

... tout en restant vigilant !

Mais toutes les plantes ne sont pas les bienvenues ! 

5 espèces dites invasives, comme la marguerite des murailles, ont été identifiées sur le site. Elles nécessitent un contrôle, voire une suppression totale, pour éviter qu’elles ne remplacent les plantes locales.  

Marguerite semblable à une petite paquerette
Marguerite des murailles repérée sur le rempart du château

© Théophile Tusseau / LPO Anjou

Au jardin, rien ne se perd, tout se transforme !

En vous promenant dans les différents espaces paysagers du monument, vous repèrerez peut-être des tas de bois. Ces amas de branchages constitués par la récupération de la taille de nos tilleuls abritent la microfaune comme les insectes. 

Car c’est bien tout un écosystème qu’il s’agit de préserver ! 

Amas de branchages amassés en fagots au pied d'un tilleul
Tas de bois disposé au pied d'un arbre. Les branchages sont issus de la taille des tilleuls de la cour.

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers

Une forteresse pour la biodiversité

Un monument engagé

En 2011, la LPO Anjou a mené un premier inventaire de la faune et de la flore dans le château d’Angers. Au total, 99 espèces y avaient été observées. 10 ans plus tard, après des années d’actions, la LPO a inventorié plus de 220 espèces ! 

Une progression fulgurante qui s’explique par la gestion mise en place par le monument et par les inventaires qui ont été plus poussés. 

L’image que nous avons de la biodiversité renvoie souvent à la richesse biologique présente dans les contrées lointaines et sauvages… Mais comme en témoigne le site du château d'Angers, la nature est aussi à nos portes, et même en ville !    

Un animateur de la LPO et des enfants observent à la jumelle dans le château
Observation à la jumelle de faucons lors d'une visite pédagogique

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers

Des actions concrètes au quotidien

En intégrant les refuges LPO, le château s’est engagé à mettre en œuvre des actions pour favoriser la biodiversité dans le monument. 

Depuis 2011, nos équipes n’utilisent plus de produit phytosanitaire dans les jardins. 

Les nichoirs à martinets, moineaux et mésanges ont été posés.  Si vous levez les yeux, dans les murs du logis royal, vous pourrez observer un nichoir aménagé depuis 2009 pour un couple de faucons crécerelle. Chaque printemps, ce rapace vient y faire son nid et des poussins se laissent observer facilement. 

Les pieds d’orchidées sont repérés dès l'apparition des rosettes de feuilles pour être protégés de la tondeuse et la technique de la "fauche tardive", voire l'absence de tonte dans certaines parties du monument, est appliquée.

Lisez les conseils de la LPO pour protéger la biodiversité chez vous !

Couple de faucons crécerelle nichés dans la façade du logis royal
Couple de faucons crécerelle dans leur nichoir aménagé dans la façade du logis royal, du côté de la cour seigneuriale

© Domaine national du château d’Angers

Tous acteurs de la protection du vivant !

En France aussi, la biodiversité est en voie d’effondrement...

Il n’y a pas que les ours polaires et les baleines bleues qui sont menacés d’extinction. En France aussi, de nombreuses espèces sont en déclin. Le moineau domestique fait partie des espèces d'oiseaux les plus abondantes en France. Pourtant, à Paris, son cri se fait de moins en moins entendre : entre 2003 et 2016, 73% des moineaux domestiques auraient disparu de la capitale. Le moineau aime faire son nid dans les anfractuosités des murs. Problème : la modernisation et la rénovation des bâtiments fait disparaître ces cavités tant convoitées.

A RETENIR

Par rapport à 1900, l’état de la biodiversité s’est fortement dégradé. En 2019, les scientifiques de l’IPBES – le « Giec de la biodiversité » – ont ainsi estimé que plus d’une espèce vivante sur huit (soit 1 million) pourrait disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies.

fleur présentant une grande hampe avec des pétales de couleurs vertes irisée de mauve dont la forme fait penser à la barbiche d'un bouc

À vous de jouer !

Parce que protéger la biodiversité ça commence par mieux la connaître, venez nous rendre visite ! Suivez une de nos balades nature en partenariat avec la LPO Anjou et la Maison de l’Environnement ou téléchargez notre calendrier d'observation de la faune et de la flore au château.

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  • Calendrier d'observation de la biodiversité au château d'Angers

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