Environnement
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Lors de vos balades printanières dans les jardins du château, ouvrez l’œil : peut-être aurez-vous la chance d’observer des orchidées sauvages qui poussent sur nos pelouses.
Dans le château endormi, alors que les pelouses n’étaient plus tondues en raison du confinement, des orchidées ont pointé le bout de leurs feuilles au printemps 2020.
Car on ne trouve pas des orchidées que dans la jungle... ou sur les étagères des jardineries ! Il y a 160 espèces d’orchidées qui poussent en France métropolitaine à l’état sauvage !
3 espèces ont été identifiées par la LPO-Anjou à l’intérieur du château : l'ophrys abeille, l'orchis singe et l'orchis bouc. En 2022, 66 pieds d’orchidées ont été comptabilisés, sur le mail de tilleuls et entre les ruines du palais comtal.
Depuis 2020, les jardiniers du château ont changé leurs habitudes. On applique la méthode de la fauche tardive ; on repère les orchidées par un tuteur dès l’apparition de leurs rosettes de feuilles au début du printemps.
Car les trois espèces identifiées au château sont toutes classées sur la liste rouge du Massif armoricain.
Cela signifie que ce sont des espèces menacées. Pour l’Orchis singe, sa présence au château est même assez exceptionnelle : c’est une des rares fois qu’elle a été vue dans le Maine-et-Loire, et la première fois qu’elle était repérée sur le territoire de la métropole d’Angers.
Après avoir fané, l’orchidée produit une capsule dont s’échappent des milliers de graines microscopiques (une graine fait entre 0.2 et 0.6 mm).
Après un voyage plus ou moins long, en passant même parfois par des courants de haute altitude, la graine doit atterrir sur un sol nu, dans un endroit correspondant à ses exigences (exposition, nature du sol…).
Elle doit ensuite y rencontrer un champignon particulier qui se développe sous terre. Ce champignon lui apporte des nutriments essentiels pour son développement.
Il en faut de la patience pour que de ce mariage heureux naisse une nouvelle orchidée : passé le cap difficile de la germination, notre fleur mettra entre 3 et 12 ans pour fleurir, selon les espèces et les conditions !
Pouvant faire jusqu’à 1,20m, l’Orchis bouc est une des plus grande de France. Sa barbichette, recouverte de petits poils et longue de 6 cm, est un stratagème de la fleur pour inciter les abeilles qui la pollinisent à la fouiller de fond en combles. Du bouc, elle n’en a pas que la barbichette, mais aussi parfois l’odeur, qui se transforme, selon les endroits, en parfum plus fleuri.
INFO
Prairies sèches, sols secs et calcaires - Pleine lumière - Observable de mi-mai à mi-juillet - Espèce protégée
Mesurant entre 20 et 50 cm, l’Ophrys abeille est une orchidée assez répandue, qui n’hésite pas à s’installer dans les jardins ! C’est la seule orchidée, parmi la famille des Ophrys, à se débrouiller toute seule pour se polliniser. Les pollinies (le pollen) sont tenues par un filament qui casse facilement lors de la visite de l’insecte. Ou d’un simple coup de vent ! Sa fleur imitant l’apparence d’une abeille attire les pollinisateurs.
INFO
Prairies et pelouses. Sols calcaires - Pleine lumière à mi-ombre - Observable de mai à mi-juillet - Espèce protégée
Haute de 40 cm maximum, l’Orchis singe est l’espèce d’orchidée la plus rare trouvée au château. En effet, c’est la seule localisation connue sur tout le territoire de l’agglomération d’Angers ! Cet orchis tient son nom de la forme de son labelle (fleur) évoquant la morphologie d’un singe. Sa floraison est inversée : les fleurs du sommet s'ouvrent avant celles de la base.
INFO
Pelouses et bois clairs. Sols calcaires - Pleine lumière à mi-ombre - Observable de mi-avril à juin - Espèce protégée