Le 8 juin 2024 : réouverture complète du chemin de ronde du Château d'Angers et de ses jardins

Après trois ans de grands travaux de restauration permis par le Plan de relance, le chemin de ronde en haut des remparts, dont une partie était fermée à la visite, retrouve son circuit complet.

1 juin 2024

vue depuis le chemin de ronde

Une promenade incontournable

Le 8 juin 2024, les visiteurs du Château d'Angers pourront à nouveau circuler d'un bout à l'autre du chemin de ronde, entre les 17 tours de la forteresse de Blanche de Castille.

Ils pourront profiter de cette vue incomparable sur la Ville d'Angers, notamment du côté de la cité médiévale et de la cathédrale. C'est aussi l'occasion de retrouver un des lieux les plus prisés des visiteurs pour la vue qu'il offre sur le logis royal et la chapelle et pour son charme romantique : le jardin suspendu et sa collection végétale de plantes médicinales

Sans oublier la parcelle de vigne, dont le cépage (chenin) rappelle à la fois une des figures historiques du monument, le roi René, et l'identité viticole du territoire !

brouette dans les jardins suspendus
Le jardin suspendu du Domaine national du château d'Angers

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers

La fin d'un chantier d'ampleur

8 des 17 tours de l'enceinte traitées, 170 mètres linéaires de remparts, 600 mètres carré d'emprise au sol !

Sur décision de Madame la ministre Roselyne Bachelot-Narquin faisant suite à une proposition du Centre des monuments nationaux, la dotation exceptionnelle issue du plan de relance a permis de financer le chantier de restauration des remparts et des tours du front nord du château d’Angers, pour un montant de 6,5 M€.

Dirigé par Christophe Batard, architecte en chef des monuments historiques sous la maîtrise d’ouvrage du Centre des monuments nationaux, ce chantier entamé en 2021 a consisté principalement en des reprises de l’étanchéité des voûtes et des sols et le remplacement des pierres abîmées ainsi que des huisseries (portes et fenêtres).

front nord du chantier sous échafaudages

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers


L’impressionnante porte en bois du monument a été restaurée sur place ; les autres portes ont été déposées et restaurées en atelier. Le pont levis, unique accès à la forteresse, a également été traité ainsi que la voie pavée qui le précède et les salles cachées situées sous le passage.

Les travaux de restauration ont aussi concerné la serre du potager qui sert à la mise en culture des plants utilisés par le service des jardins du monument. 

Enfin, le traitement du système d’évacuation des eaux de pluie fut un enjeu majeur de ce chantier.

Des découvertes archéologiques

Ces trois années marquent enfin une avancée dans l'état des connaissances sur l'histoire du château grâce à la campagne d'archéologie préventive conduite par l'Inrap. Les fouilles et les études du bâti effectuées en parallèle à la restauration ont permis de reconstituer précisément le phasage de la construction de cette portion du monument, du XIIIe jusqu’au XIXe siècle. 

On sait par exemple désormais que, loin d’être vide, l’intérieur de la forteresse était aménagé de bâtiments construits au revers des murs d’enceinte. Ces édifices médiévaux, retrouvés lors des fouilles, avaient été engloutis dans la maçonnerie lors de la construction des remparts au XVIe siècle.  

Dans les fossés, un escalier taillé à même le schiste du promontoire, sous le pont-levis, a également été mis au jour. Les fouilles entreprises ont révélé à cet endroit un véritable système de circulation qui permettait une descente discrète depuis l’intérieure de la forteresse, probablement à des fins défensives. Les études post-fouilles permettront d’en savoir plus sur cette poterne, et notamment sur sa datation précise.

Enfin, si certaines archives mentionnaient la présence d’un moulin au XVIe siècle au sommet de la plus haute tour du château, on n'en avait jusqu'alors aucune trace archéologique. 

fouilles au sommet d ela tour du moulin

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers


Au sommet de la tour, un empilement d’ardoises formant une sorte de petit dôme circulaire a été révélé. Identifiée comme la base du moulin, cette architecture communiquait avec la salle située en dessous, équipée probablement autrefois du mécanisme de la meule et nommée dans les sources documentaires « chambre du meunier ».