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René the Magnificent : from history to legend

Vitrail montrant le roi René en prière

In Anjou, it is impossible to miss the "good" King René. But do you really know the history of this king "without crown" ?

Who is René ?

A European prince

King René is a historical character present in many regions of France: in Lorraine, in Provence, and in Anjou of course, where he was born in 1409!

He was the son of Yolande of Aragon and Duke Louis II of Anjou. Great-grandson of King Jean II Le Bon, he is part of the family of the kings of France. Supposed companion of Joan of Arc, he was very close to the dauphin Charles VII with whom he was raised and whose brother-in-law he became.

In Anjou, René is a duke. But this is not the only territory he owns: he is also Count of Provence, Duke of Bar and Lorraine.

He also inherited the kingdoms of Naples and Sicily and the title of king of Jerusalem . His daughter Marguerite became queen of England.

In the 15th century, René was a key figure in the political history of Europe!

composé de deux panneaux reliés par une charnière, ce dyptique présente les portraits de René et Jeanne se faisant face. Ils sont tous deux habillés et coiffés de noir comme c’est alors la mode au XVe siècle chez les nobles. René porte autour du cou un collier de l’ordre de Sant Michel avec des coquilles saint jacques.
Portraits de René, duc d'Anjou, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem (1409-1480) et de sa seconde femme, Jeanne de Laval (décédée en 1498). Diptyque des Matheron, 1475 / 1525, Nicolas Forment, Hauteur : 0,18 m ; Largeur : 0,13 m, huile sur bois. Musée du Louvre. Donné par le roi René à Jean de Matheron, président de la Cour des Maîtres rationaux de Provence.

© 2006 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

The last of the Dukes of Anjou

A miserable king, without fortune, without subjects and without a crown

What Shakespeare says about him in his play Henry VI is in fact not far from the truth...

Despite his many titles and territories, René struggled to exercise his power. In Italy, King Alfonso V of Aragon contested his possessions: these incessant campaigns would eventually ruin him.

Even in Anjou, his "reign" ended in failure: with no legitimate descendants, René had to cede the duchy to his nephew, King Louis XI of France, in accordance with the tradition of the apanage  . He was forced to leave Anjou in 1471 for his county of Provence where he died in 1480.

It will take all the ingenuity of his second wife Jeanne de Laval to exfiltrate Rene under the nose and the beard of the Provençals, and to bring back his heart and his body to Angers, according to his last will.

René est agenouillé, les mains jointes. On reconnaît debout, posée contre son épaule, une lance et à sa ceinture un cor de chasse.
Détail d’un des vitraux de la chapelle du château montrant René en prière et en tenue de chasse.

© Caroline Rose / Centre des monuments nationaux

A scholar of the end of the Middle Ages

A "patron" before his time

The History retains especially today of Rene his love for the arts.

Author of a treatise on tournaments and novels, the last Duke of Anjou was indeed a literate prince and a collector. He owns many books, scientific objects or from the East, a large princely menagerie...

This known taste for arts was sometimes the object of caricatures. A historian of the XVIIth century will thus describe René as more busy painting a partridge than listening to his advisers who report the capture of Naples...

In truth, René did not engage in such artistic activities himself. As was common in the great princely courts of that time, and even if we do not yet speak of "patronage", he commissioned works of art and made artists work.

In Angers, in the heart of his private apartments in the royal dwelling, he welcomed the painter Barthelemy d'Eyck.

La page se découpe en deux parties. Le tiers inférieur est richement décoré de motifs floraux bleus, rouges et jaunes. En haut à gauche de ce tiers inférieur, on distingue un paragraphe de texte manuscrit composé de 6 lignes et une grande lettrine ornée. Les deux tiers supérieurs de la page sont consacrés à une très belle image peinte. Nous sommes de nuit, dans un intérieur, probablement une chambre. Dans le fond de la pièce, une fenêtre à meneaux et croisillons est obstruée par les volets qui ont été fermés. Le sol est natté de joncs et orné de beaux tapis aux motifs orientaux. La pièce présente deux lits : sur la gauche, un grand lit avec baldaquin et tissus d’un rouge profond. Sur la droite, un lit plus petit et plus bas avec un ciel de lit au tissu vert. Le grand lit accueille un dormeur. Ce dernier a les yeux clos. Il semble reposer nu au milieu de draps blancs, et soutient sa tête de sa main gauche. Ses cheveux sont couverts par une sorte de calot blanc. Un personnage aux cheveux longs et blonds, richement habillé de bleu et de rouge et portant un arc et des flèches à son côté, est posté à côté du lit. Il tient dans sa main un cœur. Un troisième personnage est présent sur la droite de l’image. Il est habillé et coiffé d’un costume argenté ajusté. Le haut de son habit, une sorte de “pourpoint”, porte un motif de flammes au niveau du bassin. Il s’avance vers les deux premiers personnages, les mains tendues comme pour prendre le cœur.
Enluminure de Barthélémy d’Eyck illustrant une page du Cœur d’Amour épris. Ce roman allégorique a été écrit par René et plusieurs copies en sont conservées dans le monde. Dans cette image, le “Coeur”, personnage principal de l’histoire, est endormi dans un lit. Il est peint sous les traits de René lui-même. Face à lui, Cupidon prend son cœur pour le donner à “Désir”. Livre du Cœur d’amour épris, “Amour prend le cœur du Roi René en rêve, ce que Désir accepte”, 1460-1469, Bibliothèque Nationale autrichienne, Cod. 2597, fol. 2r.

Reproduction photographique © ÖNB

A king builder...

Within the castle, René built the châtelet and the royal dwelling, two buildings representative of the refinement of the flamboyant Gothic style.

Around Angers, he launched the fashion for country manors and founded the convent of La Baumette, which testifies to his piety and his attachment to the protection of mendicant orders.

Une colonne soutient une voûte. Cette dernière est constituée de 8 nervures qui rayonnent depuis le sommet de la colonne, puis se divisent chacune en deux à la manière des branches d’un arbre. Ces nervures se rejoignent ensuite en retombant le long des murs jusqu’à des consoles aux motifs de végétaux. A la croisée des nervures, des cartouches rectangulaires portent des lettres sculptées. Le tout est réalisé dans une pierre d’un blanc immaculé, le tuffeau.
Voûte dite “en palmier” de l’escalier en vis gothique du logis royal. Dans les cartouches, la devise du roi René peut être lue : “En dieu, en soi”.

© Caroline Rose / Centre des monuments nationaux

... and gardener ?

René was also a botanical lover. In this territory of horticultural innovation that is today Anjou, he is considered a pioneer of plants: he acclimatized species such as the hackberry tree, the Provins rose, the apricot tree, the muscatel...

This figure, again often exaggerated, of "king gardener" will be widely used by historians to glorify René.

To stroll in our gardens

Un chemin s'enfonce dans les taillis. Au premier plan, un grand arbre se remarque par sa ramure automnale.
Micocoulier près de la rampe d'accès menant au rempart sud.

© Emma Fonteneau / Domaine national du château d’Angers

A post-mortem fame

The king is dead, long live the king!

In Anjou and Provence, where the remains of the deceased king were disputed, the death of René was synonymous with the loss of the status of principality, and therefore of prestige.

In the castle, the death of this prince marked the end of the Angevin court: after René, the site would only serve as a prison or garrison. What a feeling of nostalgia ! 50 years after his death, the historian Jean de Bourdigné describes René as "a lover of peace and harmony" whom the "poor Angevins" still mourn.

Scoffed at or celebrated, the memory of this character will be reactivated according to the political changes. Under the Restoration For example, the old monarchic figures, victims of the revolutionary iconoclasm, were glorified The destruction of the mausoleum of René in 1794 in the cathedral of Angers had marked the Angevins.

Discover the history of the monument

Nous sommes face à un des murs qui longe le côté du chœur de la cathédrale. Ce mur est rythmé par une série de colonnettes et d’arches. L’arche face à laquelle nous nous trouvons encadre une alcôve qui accueille un tombeau sculpté dans une pierre claire. Les colonnettes qui soutiennent l’arche de part et d’autre arborent un motif peint répétitif de pot ou de coupe en or d’où s’échappent des flammes rouges. En dessous de chaque coupe, la devise “Dardant désir” est inscrite. L’arc brisé qui s’élance depuis le sommet des colonnettes est peint en rouge et, avec les colonnettes qu’il prolonge, encadre la surface du mur qui est quant à elle entièrement peinte en bleu et décorée d’un semé de fleur de lys. Sur ce fond bleu fleurdelisé et sous la voûte de l’arc, deux armoiries sont présentes. Sous celle de René, à gauche, on peut lire la devise “Los en croissant”. Aménagée contre ce mur bleu (ou peut-être creusée), l’alcôve qui accueille le tombeau est elle aussi richement décorée. Elle est soulignée par un cadre sculpté d’ornements gothiques. Le fond de l’alcôve présente au-dessus du tombeau une grande scène macabre peinte : assis sur un trône, le roi est représenté en squelette, sa tête couronnée penchant sur le côté droit. En arrière-plan de cette scène, on aperçoit un paysage urbain avec des bâtiments, et probablement une cathédrale. L’effet de profondeur de l’alcôve est ainsi renforcé par ce paysage, et souligné par le jeu de perspective du dallage blanc et rouge sur lequel reposent les pieds du roi mort. En-dessous de cette image macabre, un cartouche noir présente 6 lignes de texte doré. On peut lire les deux premiers mots : “regia sceptra”. Au-dessus de ce cartouche, le motif de coupe enflammée des colonnettes est répété. Enfin, dans cette alcôve et devant ce cartouche et cette grande image macabre se trouve le tombeau. Les gisants de deux personnages, un homme et une femme couronnés, y sont allongés, les mains jointes en signe de prière. Sur le côté du tombeau, leurs deux armoiries couronnées sont sculptées en bas-relief et se répètent trois fois chacune, en alternance. Mis à part le tombeau totalement monochrome et dont seuls les couronnes des gisants sont peintes, le reste du mausolée (les colonnettes, l’alcôve et son cadre gothique, l’arc brisé et le fond du mur) sont peints dans des couleurs éclatantes.
Dessin du tombeau aujourd’hui disparu de René et Isabelle de Lorraine dans le chœur de la cathédrale d'Angers, par François-Roger de Gaignières, 1700. Les armoiries qui surplombent le mausolée sont celles de René (à gauche) et d'Isabelle (à droite).

© Bodleian Libraries, University of Oxford

The making of the "good King René

Despite the reservations of some historians of the time who judged the Duke of Anjou severely, the 19th century definitively established the figure of "Good King René".

In 1845, the complete works of the sovereign were republished. The profits are used to finance a statue project. The sculptor David d'Angers, a famous Republican who paradoxically had a passion for this king, was one of the artists solicited. The statue was inaugurated in Angers in 1853.

It is still today one of the emblematic images of the city and a spatial landmark for the inhabitants. The young and proud René, who sits at the foot of the castle, has a square haircut, totally anachronistic, borrowed from the fashion of the time of Saint Louis (13th century).

Like the expression "Good King René", it perfectly illustrates the fantasy of the Middle Ages that was popularized by the Romanticism of the 19th century.

Sur cette photo en noir et blanc, la ville est déserte. Au premier plan la statue du roi René regarde vers la droite de l’image, vers le haut du boulevard au milieu duquel elle est installée. Appuyé sur un bâton de sa main gauche, et tenant un casque dans sa main droite, René regarde au loin. La statue est installée sur un haut piédestal à quatre faces qui porte des armoiries sculptées. Des petites statuettes sont installées à la base du socle carré, dans des niches percées sur chaque face. L’ensemble est entouré d’une grille circulaire d’environ 1 mètre 20 de haut. En arrière-plan de la statue, une grande place, puis les tours et l’enceinte du château se dévoilent. On voit la porte des champs, et deux autres tours.
Vue du château et de la porte des champs depuis les boulevards. Statue du roi René par David d’Angers au premier-plan. Planche 1 du chapitre "Angers" du "Les Grands Châteaux de France. Deuxième volume : Principaux château des bords de la Loire et de ses affluents", de Cyrille Bultheel et Augustin Boutique, Douai, Paul Dutilleux imprimeur, 1897

© Reproduction Benjamin Gavaudo / CMN

The castle of King René?

Have you ever heard this expression? It is the nickname sometimes given to the castle of Angers. However, the history of the construction of the latter is far from being limited to the 15th century.

The six centuries that separate us from René have in fact contributed greatly to his legend, helping to make him the emblematic figure of Anjou today.

La cour seigneuriale et ses bâtiments gothiques
La cour seigneuriale et ses bâtiments gothiques

© Caroline Rose / Centre des monuments nationaux

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