L'Apocalypse, et après...
Exposition en cours
Apocalypse : voilà un mot familier, trop employé parfois pour décrire la marche du monde, surtout quand les catastrophes s’abattent. Au château d'Angers, « apocalypse » est surtout synonyme de chef-d’œuvre puisque c'est le thème de notre immense tapisserie. Et après elle ? Entre message d'espoir et fin du monde, traversez 8 siècles de création !
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10h - 17h
Dernière entrée : 16h45
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Tout public
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Conditions d'accès et accessibilité
> Adapté aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes
> Vigipirate, animaux, vélos, trottinettes : l'accès au monument est réglementé. Prenez vos dispositions avant votre arrivée.
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Localisation
Dans les étages du Logis royal
Présentation
L’Apocalypse d’Angers : un chef d’œuvre du Moyen Âge
Si le mot « apocalypse » a pris aujourd’hui un sens négatif et macabre, il signifie en grec « révélation ». Car ce texte écrit par un certain Jean au Ier siècle de notre ère est d’abord un message d’espoir et de résistance exhortant à lutter contre le Mal pour faire advenir un monde nouveau, dans le contexte du début du Christianisme.
1300 ans plus tard dans le royaume de France, une tapisserie gigantesque est commandée par le puissant prince Louis Ier . À travers ce récit ancien alors connu de tous, le duc d’Anjou veut parler de son temps pour adresser à ses contemporains un message politique en pleine guerre de Cent Ans.
Cette tapisserie princière est aujourd’hui un trésor de l’art français inscrit à l'UNESCO et exposé toute l’année au sein du château d’Angers. Véritable BD (sans les bulles) de plus de 600 ans, elle se déploie sur plus de 100 mètres de long et 6 mètres de haut, tel un média immersif avant l’heure.
Au fil des images : un voyage du Moyen Âge à aujourd’hui, à travers un thème universel
Si la Tapisserie d’Angers est incontestablement la manifestation artistique la plus magistrale et grandiose du thème de l’Apocalypse, elle n’est pas la première interprétation de ce texte millénaire : elle s’inspire elle-même d’œuvres antérieures, notamment des images présentes dans des bibles enluminées que le roi de France Charles V, frère de Louis, avait « prêtées à Monseigneur d’Anjou pour faire son beau tapis ».
Elle n’est pas non plus la dernière… Déjà copiée dès le XIVe siècle, la tapisserie de Louis Ier d’Anjou est une « œuvre mère » qui inspire de nombreux artistes contemporains, à l’instar de Jean Lurçat.
Le thème de l’Apocalypse lui-même fut la source de très nombreuses productions artistiques depuis le Moyen Âge.
Les œuvres, ouvrages et fac-similés présentés dans cette exposition et provenant des Bibliothèques municipales d’Angers et de Nantes, ainsi que de l’Université Catholique de l’Ouest d’Angers, montrent comment les enlumineurs ou les artistes contemporains ont interprété l’Apocalypse : Dürer grave un saint Michel déterminé dans son combat contre le dragon, Gustave Doré et Maurice de La Pintière dessinent chacun une étonnante Jérusalem nouvelle.
Ces œuvres modernes et contemporaines permettent un dialogue fécond avec la Tapisserie d’Angers, en donnant à voir des images désormais absentes de la tenture de Louis Ier, comme le deuxième cavalier ou le Christ du Jugement dernier.
À l’inverse, certains motifs iconiques du récit de l’Apocalypse (les quatre cavaliers, saint Michel, le Dragon ou la Jérusalem nouvelle) si magistralement représentés dans la Tapisserie d’Angers peuvent être comparés d’une époque à l’autre, d’une œuvre à l’autre, comme un fil rouge dans ce voyage artistique qui conduit le visiteur des manuscrits médiévaux aux livres « pauvres » du XXIe siècle.
Les fragments perdus et retrouvés de la Tapisserie d’Angers : une « révélation » à ne pas manquer !
Si certaines images sont aujourd’hui absentes de la Tapisserie d’Angers, c’est parce que cette dernière n’est plus complète, que des scènes entières aient entièrement disparu ou que certains morceaux et fragments trop partiels soient gardés en réserve. Dans cette exposition, la vie mouvementée de ce chef-d’œuvre qui a bien failli disparaître est retracée, jusqu’aux défis actuels que pose sa conservation.
Le dernier événement qui marque la longue histoire de ce chef d'œuvre est la découverte en 2020 de fragments perdus de l’œuvre, dits aujourd’hui « fragments Ladrière », du nom de la galerie d’art à l’origine de cette trouvaille extraordinaire. Restitués à l’État en 2021, présentés au public en 2024, ils ont été restaurés et étudiés par la DRAC Pays de la Loire en 2024 et 2025. Ils sont présentés dans cette exposition pour la première fois depuis leur restauration.
Cette exposition est programmée en écho à celle intitulée “Apocalypse, hier et demain” présentée à la Bibliothèque nationale de France à Paris et pour laquelle des pièces, habituellement conservées en réserve, de la Tapisserie d’Angers ont été prêtées.