ART CONTEMPORAIN - Contrepoints | Mondes nouveaux
Apocalypse signifie "révélation". En dépit des catastrophes qui menacent, ce sens perdu indique un espoir. Avec "Contrepoints", la Compagnie LPDi propose, par la nouvelle technologie et le principe des algorithmes, de construire une fabrique d'utopies, textuelles et chorégraphiques, autour de la tapisserie comme matrice du possible.
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10h - 17h15 du 11 mars au 30 avril
10h - 18h15 du 2 mai au 14 mai
Fermé le 1er mai. -
Compris dans le billet d'entrée du monument
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Tout public
À partir de 14 ans
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Accessibilité
Adapté aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes
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Localisation
Dans la galerie de l'Apocalypse
Présentation
Avez-vous déjà regardé de très près la tapisserie de l'Apocalypse ? Au plus proche de sa matière, les images perdent leur sens figuratif et dévoilent une nouvelle réalité : celle de l'abstraction.
À partir de clichés giga-pixellisées de la tapisserie soumis à un algorithme, la Compagnie LPDi a pensé une installation numérique en écho avec l'Apocalypse.
Cette création contemporaine interroge les notions de hasard, de liberté, de langage et de corps et nous invite à une approche charnelle de cette œuvre séculaire et unique au monde.
Pour la Nuit Européenne des musées, découvrez cette installation accompagnée d'une performance exceptionnelle.
Conseils de visite
- La tapisserie est conservée dans un environnement maintenu à 19°C toute l’année.
- La galerie est plongée dans une relative pénombre nécessaire à sa préservation. Pour les mêmes raisons, merci de désactiver le flash de vos appareils photos.
- Pour vous asseoir, de nombreux bancs et gradins jalonnent la galerie et des chaises-cannes sont disponibles.
- L'accès au monument est réglementé. Prenez vos dispositions avant votre arrivée.
Nuit européenne des musées
Grand événement multi-sites
Profitez de cette nocturne gratuite pour découvrir la tapisserie de l'Apocalypse comme vous ne l'avez jamais vue !
Le projet
Les algorithmes et l'IA comme outils d'une création émancipatrice
Les algorithmes permettant de déchiffrer des données et prédire des états futurs ont souvent pour visée d’influencer les comportements. Contrepoints prend cette logique à rebours : utiliser l'intelligence artificielle pour créer de l'espace, des écarts, danser des hallucinations, architecturer des chimères, écrire des invitations émancipatrices, et ainsi conjurer la dystopie.
À l'inverse de l’usage industriel des algorithmes, qui leur assigne un rôle de prédiction et de contrôle des désirs, Contrepoints les utilisent pour générer automatiquement du texte et du mouvement, afin d'échapper à nos propres automatismes, faisant de ces dispositifs de puissants outils d'exploration et de jeu.
Une création contemporaine autour de la tapisserie de l'Apocalypse
Le projet s’amarre à la tenture de l'Apocalypse Elle joue ici le rôle d’une immense matrice codée à déchiffrer, une « graine » générative où les images et les chiffres fonctionnent comme des symboles, superposant plusieurs niveaux d'interprétation : le texte biblique, mais aussi la guerre de Cent Ans et la peste noire, contemporaines de sa fabrication.
L'histoire de l'objet lui-même, utilisé à certaines époques comme bâche de protection pour orangers ou garniture d'écurie, invite à méditer sur la relativité des valeurs. La tapisserie résonne ainsi avec les questions à l’œuvre dans le travail scénique et performatif de LPDi : qu'est-ce que je vois ? qu'est-ce qui est spectaculaire ? quelle hiérarchie structure la perception du mouvement, du langage ?
LPDi a travaillé à partir de détails de la tapisserie : un zoom appuyé sur des images ultra haute résolution a permis de déconstruire l’échelle figurative familière et de faire apparaître des paysages abstraits, difficiles à percevoir in situ. Un autre phénomène a alors eu lieu : une pixellisation de l’image à mesure que la trame textile, pourtant fine, s’est révélée à l’œil.
À partir de chaque image-détail moissonnée dans la tapisserie, ont été construits à l’aide d’algorithmes un texte et une danse, l’ensemble formant un triptyque image-texte-mouvement. 12 groupes de 12 triptyques ont été créés, produisant 144 images, textes et séquences vidéo.
En continu, le serveur hébergeant l’œuvre diffuse sur un site internet 7 canaux correspondant à 7 triptyques parmi les 144 possibles, en écho aux septénaires de l’Apocalypse (églises, sceaux, trompettes…).
Installation numérique et performance : une expérience totale
Ces nouvelles formes ainsi générées proposent de nouvelles expériences sensibles au visiteur, à travers une œuvre déployée sous forme d’installation et performance, mais aussi active en permanence en ligne.
Ces triptyques sont déployés dans une installation physique de 7 tablettes tactiles positionnés dans la galerie de l'Apocalypse. Chaque écran peut afficher au choix la modalité image, la modalité texte ou la modalité mouvement (vidéo). 2187 configurations différentes de l’installation peuvent ainsi être explorées à chaque instant, de manière interactive en fonction du choix effectué par les visiteurs, ou de façon algorithmique.
Par ailleurs, chacun des 7 canaux de l’œuvre en ligne peut être visualisé sur un mobile ou un ordinateur, permettant un accès fragmenté à l’œuvre. À mesure que le temps passe, une explosion combinatoire des formes s’opère : en tout, 2 milliards et demi de milliards de configurations possibles existent pour le septénaire d’écrans ainsi conçu !
Le 11 mars et le 13 mai, l’installation sera activée par une performance qui se saisira des matériaux de l’œuvre, images, textes, mouvements. Un parallèle s’opérera entre le mouvement de révélation par zoom à l’œuvre dans Contrepoints et le travail performatif de la compagnie, qui s’emploie à donner accès à des manifestations insoupçonnées du corps.
LPDi : Le Principe d'incertitude
Depuis 2011, au sein de la compagnie Le principe d’incertitude (LPDi), Liz Santoro et Pierre Godard collaborent à la fabrication d'expériences chorégraphiques qui tentent de déjouer les tropismes de notre attention.
La singularité de leurs parcours les a amenés à élaborer des systèmes d’écriture centrés sur le mouvement et le texte qui, en révélant des processus sous-jacents tels que mécanismes de pouvoir et de séduction, organisation de l’espace social, modes opératoires du système nerveux, proposent au spectateur l’expérience d’une interaction perceptive où regarder devient un acte moteur pour la performance.
Leur travail a été présenté en France, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Ils ont créé diverses pièces de groupe, We Do Our Best (2012), Relative Collider (2014), For Claude Shannon (2016), Maps (2017), Noisy Channels (2018 et 2019), Stereo (2019), Scales (2019), Mutual Information (2021), The Game of Life (2022), ainsi que des pièces in situ comme Watch It (2012), Quarte (2014), FCS Redux (2017), Mass over Volume (2017), et Learning (2018 et 2019). Watch It a reçu un Bessie Award en 2013.
Liz Santoro
Chorégraphe et danseuse américaine formée à la Boston Ballet School, Liz Santoro a étudié les neurosciences à Harvard avant d’embarquer dans une carrière en tant qu’interprète pour de nombreux artistes de la downtown dance à New York. Son parcours l’a ensuite amenée à une recherche somatique sur le « corps performatif », moteur principal de ses projets artistiques avec LPDi.
Pierre Godard
Après des études d’ingénieur et un début de carrière comme analyste quantitatif dans la finance, Pierre Godard a d’abord travaillé au théâtre comme électricien, accessoiriste, régisseur et assistant à la mise en scène. Il se consacre désormais à la recherche de formes performatives mettant en jeu le texte et le mouvement. Parallèlement, il a soutenu une thèse en Intelligence Artificielle au LIMSI-CNRS visant à automatiser la documentation de langues non écrites et menacées de disparition.
Mélanie Rattier
Mélanie Rattier se consacre d’abord en tant qu’ingénieure de recherche à l’invention de procédés de fusion du verre chez Saint-Gobain. Elle travaille ensuite aux côtés du plasticien-lumière Georges Berne sur de vastes projets d’éclairage architecturaux (Philharmonie de Paris, Musée du Quai Branly, Centre Pompidou-Metz...). Diplômée de l’École d’architecture de la ville et des territoires, elle rejoint de grandes agences d’architecture, comme l’Atelier Jean Nouvel. Elle développe depuis dix ans un travail plastique de conception de l’espace scénique sur tous les projets de la compagnie LPDi.
Mondes nouveaux
Mondes nouveaux est un programme de soutien à la création artistique contemporaine, particulièrement affectée par la crise sanitaire, lancé par le Gouvernement. Il a pour objectif d'aider à la conception et la réalisation de projets artistiques, recouvrant la plupart des champs de la création contemporaine.
Le Centre des monuments nationaux et le Conservatoire du littoral sont associés à ce projet pour que les créations puissent dialoguer avec des sites du patrimoine architectural, historique et naturel.
Plus d’informations sur le projet sur le site du programme Mondes nouveaux.