La femme auréolée de soleil, le cavalier blanc, le grand dragon, la bête de la mer et bien d'autres ont besoin de retrouver des couleurs... Détendez-vous en en coloriant les personnages et bêtes fabuleuses de la tapisserie de l'Apocalypse et découvrez la symbolique des couleurs.

✐ Les coloriages

  • Les fonds de dessin de l'Apocalypse à colorier

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🦉 Les histoires de Lulu

Fil rouge

Le rouge est une des trois couleurs utilisées depuis la Préhistoire, avec le noir et le blanc. Aujourd'hui c'est la couleur du danger, du panneau STOP ! 

Cela a toujours été une couleur puissante : c'est la couleur du sang et ce fut donc pendant longtemps la couleur de la guerre, comme les soldats romains dont le manteau était rouge. Dans l'Apocalypse, le cheval roux est celui qui apporte le malheur de la guerre. Mais sur la tapisserie, cette image a aujourd'hui disparu !

Au Moyen Âge, le rouge et le bleu sont les deux couleurs les plus utilisées dans l'art. Surtout dans les "enluminures", ces images peintes que l'on trouve dans les livres. C'est pour cela que la tapisserie qui imite les images des manuscrits présente des fonds bleus et rouges. 

Les fils de laine rouges de la tapisserie ont été teints grâce aux racines de la garance, une plante aux feuilles étoilées qui pousse aujourd'hui dans le jardin suspendu du château.

sur un fond rouge à motifs végétalisés, un soldat, vêtu d’un gambison (veste rembourrée), coiffé d’un chapel (casque à bord plat) qu‘il porte sur une cagoule verte, main gantée et bras protégé d’une pièce d’armure, brandit une épée en se retournant vers son ennemi. A côté de lui, des bêtes étranges à têtes de lion et d’autres chevaliers se pressent.
Tapisserie de l’Apocalypse, détail d’un soldat. Scène ”Le verbe de Dieu charge les bêtes”. Photographie prise sur l’envers.

© Antoine Ruais / Centre des monuments nationaux

Du bleu... pour les filles !

Le saviez-vous ? De nos jours, en Occident, le bleu est la couleur préférée de la moitié des gens !

C'est surtout depuis le Moyen Âge qu'on aime autant le bleu, car c'est devenu la couleur des rois. Au Xe siècle, l'empereur du Saint Empire romain germanique porte un manteau bleu couvert d'étoiles. Ce motif qui rappelle le ciel sert à montrer que l'Empereur est au-dessus de tous, notamment des rois.

Au Moyen Âge, le bleu est la couleur associée à la Vierge Marie, la mère de Jésus dans la religion chrétienne. Les rois de France vont alors utiliser cette couleur pour se rapprocher de cette figure divine et montrer ainsi qu'ils sont "sacrés". À la place des étoiles, ils utilisent un autre motif : la fleur de lys, qui est elle est aussi un symbole de Marie. 

Au fil des siècles, le bleu est utilisé par de plus en plus de gens : il devient la couleur de l'uniforme des militaires ou de la cocarde. Et c'est comme cela qu'il s'impose comme une couleur "de garçon" alors que depuis l'Antiquité c'était le rouge et le rose qui remplissaient cette fonction !

vierge et sa robe bleue, vitrail
Vitrail de la chapelle, détail de la Vierge, XVe siècle.

© Caroline Rose / Centre des monuments nationaux

Le jaune, une couleur qui n'a pas la frite...

Le jaune est une couleur mal-aimée ! Il y a beaucoup d'expressions négatives qui utilisent ce mot, comme "rire jaune" qui signifie que l'on rit alors qu'on n'en a pas du tout envie !

Mais le jaune, c'est aussi la couleur du maillot du vainqueur du tour de France ! Il peut donc aussi parfois symboliser la victoire. Il est même la couleur des rois, quand il est... d'or ! La couleur "or", que l'on obtient par des ressources précieuses, est une couleur sacrée. C'est la couleur du "nimbe", ce disque qui entoure la tête des personnages saints. Et c'est aussi, bien sûr, le matériau dans lequel sont fabriquées les couronnes !

Si le jaune est mal-aimé c'est parce qu'il est un "faux" or, un or terne, qui ne brille pas. Au Moyen Âge, le jaune est la couleur du mensonge ! On peint par exemple de jaune la porte des faux-monnayeurs : les gens qui fabriquent de la fausse monnaie. Dans la religion chrétienne, c'est la couleur qu'on associe à Judas. 

Le jaune redevient une couleur appréciée dans l'art avec des peintres comme Van Gogh. Aujourd'hui, il a retrouvé son sourire grâce au... smiley 😊 !

Jean nimbé, la main sur la joue
Tapisserie de l’Apocalypse, détail de saint Jean. Scène “Les larmes de Saint Jean”. Photographie prise sur l’envers.

© Antoine Ruais / Centre des monuments nationaux

Le vert, au carrefour du Bien du Mal

Comme le jaune, le vert est au Moyen Âge une couleur "ambivalente" : cela veut dire qu'elle peut symboliser le Mal mais aussi le Bien.

Le vert, c'est d'abord la couleur de la nature et du printemps : la couleur du renouveau. D'ailleurs, l'année a pendant longtemps commencé au moment de Pâques, et non le 1er janvier comme aujourd'hui. Pâques est une fête chrétienne qui célèbre la résurrection de Jésus qui est mort puis revenu à la vie. Située au moment du printemps, cette fête rappelle d'autres commémorations plus anciennes, de l'époque de l'Antiquité, où l'on célébrait la renaissance de la nature et la déesse Maïa qui donne son nom au mois de mai.

Au Moyen Âge, on fête Pâques en Europe, car les gens y sont en très grande majorité chrétiens. Mais on fête aussi le mai ! Cette tradition qui a lieu le 1er mai veut qu'on porte sur soi des végétaux ou des habits verts. C'est aussi en l'honneur de ce renouveau que le vert est une couleur importante, déjà au Moyen Âge, pour les croyants musulmans. La tradition de l'islam en fait même la couleur préférée du prophète Mahomet.

Chez les Chrétiens, le vert peut aussi symboliser le Mal. Pour les hommes et les femmes du Moyen Âge, la figure absolue du Mal est le diable. Il peut prendre la forme d'un serpent, comme dans l'histoire d'Adam et Ève, ou d'un dragon, comme dans l'Apocalypse. Le dragon, qui est une sorte de serpent géant, est souvent vert dans les images médiévales. Sauf dans notre tapisserie de l'Apocalypse où il est rouge !

un serpent forme un 6 et rampe dans l'herbe
Tapisserie de l’Apocalypse, détail d’un serpent. Scène “Le 3e cavalier : la famine”. Photographie prise sur l’envers.

© Antoine Ruais / Centre des monuments nationaux

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