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Ce que nous appelons aujourd’hui le château d’Angers n’a pas toujours été un château… Savais-tu que pendant de longs siècles, alors que princes et damoiselles l’ont quitté, il sert de prison ? Espoirs, peurs, raisons de leur enfermement, souvenirs de leur vie quotidienne… Tous ces confinés d’une autre époque ont laissé des traces de leur passage en gravant textes et dessins sur les murs du château. Et si toi aussi tu gravais tes émotions ?
2 mesures de farine
1 mesure de sel fin
1 mesure d’eau tiède
Mélanger tous les ingrédients dans un récipient avec une spatule ou une cuillère puis malaxer avec les mains. La pâte à sel doit former une boule et ne pas coller aux doigts. Si elle colle, ajouter de la farine.
Si tu veux t’arrêter là : cuis ta pâte à sel 1h au four à 100°C et garde-la comme une trace historique du confinement.
Si tu veux continuer : suis l’étape 3.
Qui dit forteresse médiévale dit oubliettes ? Rien de cela au château d’Angers ! On sait que le roi René avait un prisonnier dans le château, mais nous n’avons aucune autre information sur ce dernier.
L'histoire du château-prison commence sous Louis XI, le roi de France qui récupéra le château après le départ du roi René. On dit de ce roi qu’il était très cruel et on pense qu’il avait une « fillette » dans le logis royal du château… « Fillette » est le nom que l’on donne aux boulets accrochés au cou ou aux jambes des prisonniers.
Louis XI n’habite pas dans le château d’Angers : il se sert de cet endroit pour stocker des armes et abriter des soldats. Le château n’est donc plus un lieu de vie avec des princes, des dames, des artistes et il va progressivement servir uniquement de prison.
Jusqu’à ce que soit construite la prison d'Angers, c'est le château qui sert de prison départementale.
Différents types de prisonniers ont été enfermés au château au fil des siècles : des Protestants qui refusaient de se convertir à la religion catholique, des dragons (= des soldats) du roi qui avaient commis des crimes, des ouvriers rebelles, des voleurs, et même des “insensés furieux”, c’est-à-dire des personnes victimes de maladies psychiatriques...
Tous ces prisonniers sont gardés dans divers endroits du château : le logis, les tours, la chapelle, les anciennes casemates d’artillerie qui servaient aux canons...
Ces prisonniers qui ont vécu à différentes époques n’ont pas tous eu des conditions de vie confortables ni décentes. Celui qui fut le mieux logé est aussi le prisonnier le plus célèbre du château : Nicolas Fouquet.
Nicolas Fouquet était un ministre du roi Louis XIV (le roi de Versailles). Un autre ministre jaloux de lui, Colbert, intrigue auprès de Louis XIV our avoir les faveurs du roi.
Louis XIV accuse son ministre d’avoir volé dans les caisses de l’Etat. Il profite d’un voyage dans la ville de Nantes pour faire arrêter Nicolas Fouquet par le célèbre mousquetaire D’Artagnan qui l’escorte jusqu’à Angers !
À cette époque le château est une prison royale qui ne reçoit que des prisonniers d’Etat, comme la Bastille à Paris. Nicolas Fouquet est gardé dans le logis du gouverneur. Il vit dans une pièce confortablement meublée et a même un valet.
Dans les années 1770, le château est un lieu d’enfermement pour des prisonniers de guerre : des marins anglais de la Royal Navy ! La guerre dont on parle est la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique contre l'Angleterre.
Le roi de France Louis XVI est du côté des Américains. Les Français participent alors à des batailles navales contre les Anglais qui font de nombreux prisonniers. Il y en a tellement, que les villes du bord de mer n'ont plus de places pour les accueillir ! On en emmène alors certains jusqu’à Angers.
Les officiers (=les chefs) sont gardés en ville, chez l’habitant, et ont donc une certaine liberté. Pour les matelots, c’est une autre histoire...
Les matelots étaient enfermés dans les tours du château et dans la chapelle. Ils étaient plus de 500 dans la chapelle grâce à une architecture en bois de plus de 10 mètres de haut qui permettait de suspendre des hamacs.
La vie des prisonniers est très réglée : ils sont organisés en groupe pour les corvées, car ils doivent eux-mêmes entretenir leur cellule. Ils n’ont le droit qu’à 2h de sortie par jour dans la cour du château. Ils sont enfermés le reste du temps, et sans chandelle, par crainte des incendies.
Ils sont en revanche nourris et soignés car leur santé est importante pour permettre de les échanger contre des prisonniers français. Chaque matelot reçoit par jour environ 700g de pain, 250g de viande, une portion de pois ou de fève, un peu de beurre et de sel, de l’eau et une chopine de vin.
Nous n’avons connaissance d’aucune évasion de matelots du château, mais on sait en revanche qu’un officier gardé en ville, rue Saint-Michel, profita de la naïveté d’un Angevin pour s’échapper... Le 3 décembre 1779, Philippe Le Couteur, officier originaire de l’île de Jersey, réussit à convaincre Monsieur Rollac, un habitant de la rue de la Poissonnerie, de l’aider à rejoindre Paris. Il assure à Monsieur Rollac que lui et ses amis possèdent tous des passeports et le droit de quitter Angers, ce qui est un mensonge. Les fuyards seront finalement dénoncés et Philippe Le Couteur sera alors enfermé au château avec les matelots, perdant le peu de liberté dont il profitait en étant gardé chez l'habitant...
JEU
Te voilà enfermé à ton tour dans les cachots du château ! Retrouve vite la sortie !
Les marins anglais, comme beaucoup d’autres prisonniers, ont laissé des graffitis (des textes ou des dessins) gravés sur les murs de leur cellule. Les prisonniers gravent leurs espoirs (une porte pour s’évader…), leurs peurs (la potence qui parfois les attend…), la raison de leur présence (« c’est pour être punis que nous sommes ici »), mais aussi leur vie quotidienne d’avant la prison.
Les marins anglais nous ont par exemple laissé des dessins sur les murs du château : on peut encore admirer aujourd’hui des bateaux, des ancres et même le portrait d’un marin avec sa pipe, son catogan et son tricorne !
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