De la cathédrale de pierre à la cathédrale de soi(e)
A l’invitation du CMN, l’artiste Olivier Roller a conçu pour la chapelle du château d’Angers une « Cathédrale de fil », faisant écho à la tenture de l’Apocalypse.
Cette construction évoquant l’architecture traditionnelle des cathédrales médiévales, en croix latine, avec des arcs brisés et une croisée d’ogive, s’appuie sur une structure métallique dans laquelle s’entrelacent des fils de laine. Leur espacement varie en fonction de la hauteur et crée des jeux de lumière et de couleur. Elle fait référence à la fois au fil d’Ariane et à la toile d’araignée, le fil est un secours mais aussi un piège.
Au centre, un miroir surplombant les visiteurs, questionne la place du sacré et de la valorisation de soi et de son image dans une société où l’omniprésence des « selfies » encourage la répétition, la valorisation, la glorification du moi.
Le premier portrait que j'ai réalisé fut celui de mon grand-père. Ce visage, déjà cadré très serré et dénué de tout artifice, incarnait la seule figure d'autorité paternelle que je connaissais alors. J'ai pour la première fois dépassé les clichés du portrait : sourire, se tenir droit, être beau !
Alors étudiant en sciences politiques et en droit, j'ai abandonné ces projets pour me tourner vers le portrait photographique. J'avais désormais trouvé mon langage. Depuis 2009, je réalise une fresque photographique, cherchant à décrire le pouvoir et l'influence en ce début de XXIe siècle, par les individus qui le composent. Des portraits où se mêlent financiers, publicitaires, intellectuels, diplomates, ou encore empereurs romains.
Dans mes expositions, le mur entier est composé d'images, du sol au plafond où les hommes de pouvoir du XXIe siècle viennent se confronter aux bustes en marbre des empereurs romains. Je rends contemporains et quelquefois vivants ces bouts de pierre sculptés où chaque brisure, éraflure est le miroir de nos rides. Le mur est alors envahi par une multitude de portraits où les regards s'interrogent, se confrontent.
Aujourd'hui, j'approfondis la notion de pouvoir à travers des métiers qui élargissent le projet : il y a notamment les chirurgiens, et les avocats, qui nous parlent du pouvoir d'entrer dans les corps, de « sauver », ou celui de rester libre.
Pour les groupes scolaires
1 animation a spécifiquement été conçue autour de cette exposition temporaire pour les des cycles 3 et 4.
> Visitez notre espace dédié aux enseignants et téléchargez les brochures.
Pour les groupes adultes
Différentes conférences sur la tapisserie de l’Apocalypse et les expositions temporaires.
Réservations et informations 02 41 86 51 40 ou sur groupes.angers@monuments-nationaux.fr
Publication
Chaque année, le Centre des monuments nationaux invite des artistes à investir les monuments dont il assure la gestion. De ces rencontres entre l’art contemporain et le patrimoine naissent des œuvres profondément originales dont la trace sera désormais conservée dans chacun des titres d’une nouvelle collection des Editions du patrimoine : « Un artiste / un monument ».
Pour cette collection, le graphiste Philippe Bretelle a imaginé un catalogue en plusieurs dimensions. Cette publication propose en effet deux niveaux de lecture. On découvre les textes et les notices sur un petit format 18 x 28 cm… qui se déplie sur un format poster de 36 x 58 cm, où les images du monument et des œuvres in situ prennent toute leur mesure. Une fois déplié, ce catalogue offre au lecteur une immersion totale dans l’exposition concernée.
Nedjma Van Egmond
Collection « Un artiste / Un monument »
8 euros
28 × 18 cm à l’italienne
Plié
ISBN 978-2-7577-0578-0
En vente en librairie
Parution : janvier 2018
Informations pratiques :
Du 15 novembre 2017 au 4 mars 2018 (sauf 25 décembre et 1er janvier)
Tous les jours de 10h à 17h
Tarifs d’accès à l’exposition : sans supplément au droit d’entrée du monument